Les candidats étalons sont ils correctement notés par les « juges » de l’ANSF et ensuite convenablement approuvés par la commission du stud-book ?

 

Les juges ANSF sont des socio professionnels majoritairement choisis parmi des éleveurs ou cavaliers, en fonction de leurs compétences, de leur objectivité, et leur discrétion.
Et si tel n’était pas le cas, toute réclamation parfaitement justifiée serait examinée avec le plus grand soin par le président des juges et le président de l’ANSF.
 
Il est évident que sur le grand nombre de juges de l’ANSF, tous n’ont pas la même compétence et heureusement, et c’est bien pour cette raison que l’ANSF a instauré un système de grilles de jugement pour éviter des erreurs notoires.
 
Pour les candidats étalons, ou les championnats, le président des juges choisit des juges de notoriété publique et difficilement contestables.
Alors bien sûr le jugement reste humain, mais il ne faut pas oublier qu’un juge n’est jamais seul, et que c’est la moyenne des juges qui donne le résultat final.
Quant aux juges, ils connaissent parfaitement l’épée de Damoclès qu’ils ont au dessus de la tête, et savent que si leurs jugements sont hasardeux, ils ne seront pas reconduits dans leur fonction !
 
Pour les candidats étalons à la grande semaine de Fontainebleau, nous sommes six juges, par groupe de trois, à l’obstacle à chaque fois (trois seulement pour le modèle et les hunters, un au paddock pour observer les chevaux à préparation trop artificielle) et nous jugeons les mâles, candidats ou non ; tous les dix chevaux une secrétaire vient chercher nos notes, et sur le second ou troisième parcours, nous repartons à zéro, sans les notes précédentes.
Sur les centaines de mâles vus, à l’exception des « top », je défie quiconque de se souvenir des notes !
Et pourtant, dans la très grande majorité des cas, les notes concordent d’une fois sur l’autre !
N’est ce pas la meilleure preuve de la compétence des juges ?
 
Notre façon de noter :
Nous notons entre 0 et 10, sachant par expérience que la note minimale est 2 (très rare) et la note maximale 10, quand c’est parfait, et ça l’est de temps en temps !
Les chevaux obtiennent une moyenne finale, en tenant compte des coefficients, calculée non par l’homme, mais par l’informatique.
Cette notation a pour unique vocation de regrouper les chevaux en trois groupes : favorable, en discussion, défavorable.
 
Cet avis est donné pour une année et ne remet pas en cause la qualité du cheval dans le long terme, mais bien sur son potentiel actuel.
Ces groupes sont communiqués et consultables sur le stand de l’ANSF à Fontainebleau, lors de la commission de septembre, mais pour celle dite de rattrapage en janvier, les dossiers étant souvent plus complexes, les groupes ne le sont pas, et seule la décision de la commission du stud-book est rendue publique.
 
Ensuite, c’est l’approbation des étalons qui n’est pas décidée par les juges, mais par la commission du stud-book, composée du président de l’ANSF, qui de droit est président de cette commission avec une voix prépondérante en cas d’égalité de votes, d’éleveurs ou cavaliers et d’un représentant de l’IFCE, qui agissent en fonction d’un règlement adopté conjointement par l’ANSF et l’IFCE.
Suivant leur groupe, leur indice et résultats, la commission vote pour chaque cheval l’approbation ou non.
Les discussions sont souvent très riches, et permettent de cerner chaque dossier dans sa globalité.
 
Tout le monde ainsi comprendra le système d’approbation, et l’application de son règlement.
 
Petite anecdote :
J’ai jugé un jour en Gironde deux chevaux appartenant au même éleveur, pour lequel je n’ai pas vraiment d’atomes crochus et réciproquement.
Il avait une 2 ans et un 3 ans :
1.   la 2 ans, qui était très bonne, s’est retrouvée en tête de classement, l’éleveur est venu me féliciter pour mon jugement.
2.   le 3 ans, beaucoup moins séduisant, fut classé en queue, je me suis fait agonir !
 
Jacques Grandchamp des Raux

 

 

Michel Gaspard et Jacques Grandchamp des Raux