Association Nationale du Selle Français : Communiqué du 14 janvier 2011

 

Mort programmée de l’élevage du cheval de sport en France et de son pôle d’excellence de production « le Selle Français »
 
Depuis toujours, l’État a apporté son soutien à l’élevage des chevaux de sport français. Dans le cadre d’un schéma de sélection, un encouragement financier était accordé aux éleveurs afin de poursuivre l'amélioration génétique des chevaux de sport comme de courses.
Si la Prime Au Naisseur vitale pour le Monde des courses est maintenue, en revanche, elle a été supprimée en 2008 aux éleveurs de chevaux de sport alors qu’elle leur est tout aussi vitale.
Malgré un discours démagogique du Ministère de l'Agriculture qui prétend vouloir aider les éleveurs, le coup de grâce a été asséné en Janvier 2011 avec une baisse de 60% sur deux ans du soutien à l’élevage (PACE, concours d'Elevage), qui passe de 2, 4 millions à 1 million pour toutes les races de chevaux de selle et poneys, selon une répartition aussi inégale qu’arbitraire. A ce rythme en 2012, ces aides de l’État auront totalement disparu. La rigueur budgétaire est imposée aux éleveurs, alors que l'IFCE (ex Haras Nationaux), ne voit son budget réduit que de 2,5% : 55 Millions d’euros pour l’IFCE, 1 Million d’euros pour les éleveurs !
Cherchez l’erreur.
Les conséquences pour notre filière sont catastrophiques. Le monde de l’élevage se sent trahi et floué.
En même temps que la disparition programmée des primes, c'est aussi celle de bon nombre d’éleveurs qui est inéluctable.
En conséquence, tous les concours d’élevages qui font le ciment de nos associations régionales d’éleveurs vont être désertés et ces associations régionales devenir obsolètes.
L’équitation est, à ce jour, un sport pourvoyeur de médailles qui continue à se développer, ce sera donc la porte ouverte aux importations en masse de chevaux étrangers. La France fera alors la part belle à ses concurrents européens, alors même que les chevaux Selle Français, pole d’excellence de notre élevage national, brillent aujourd'hui sur tous les terrains de compétition du monde, porteurs d’une image internationalement reconnue des cavaliers du monde entier.
La volonté du Ministère de l’Agriculture est -elle de voir nos cavaliers français remontés comme les cavaliers grecs, turcs ou saoudiens, uniquement par des chevaux étrangers nés en Allemagne, en Belgique ou en Hollande, provenant donc des élevages de nos concurrents actuels ?
Cherche-t-on, au Gouvernement, l’anéantissement d’un siècle de sélection du cheval de sport français ?
C’est toute l’industrie du cheval en France qui va pâtir de ces mesures catastrophiques, ainsi que toute l’économie indirecte générée par l’élevage dans nos régions agricoles qui va vers une récession volontairement programmée par les pouvoirs publics.
Ce sont des milliers d'emplois en région qui vont disparaître.
Est-ce cela que le Ministère de l’Agriculture a décidé comme avenir pour nous, éleveurs de chevaux Selle Français à partir de 2011 ?
Nos confrères du monde des courses, qui vivent de l'argent du PMU, ne devraient-ils pas être solidaires des éleveurs de chevaux de sport ?
Qui dit que demain ce ne sera pas à leur tour de pâtir de la politique désastreuse du Ministère de l'Agriculture qui veut faire des économies à court terme, mettant en péril toute l'industrie du cheval ?
L’ANSF, responsable du stud-book Selle français, respectueux du travail de sélection de ses éleveurs, s’insurge de façon véhémente pour ralentir et endiguer cette politique dévastatrice menée par la Sous Direction du Cheval.
Ce constat dramatique est malheureusement celui de tous les éleveurs de chevaux de sport, de toutes les régions de France, ils se doivent de sensibiliser leurs élus régionaux sur les méfaits de cette politique qui les touche directement.
L’ANSF met toute son énergie pour poursuivre le travail accompli, trouver des solutions pérennes.
Nous ne laisserons pas mourir l’élevage du cheval de sport.
Si l’État ne prend en considération que les états de crise, aurons-nous d’autre choix que de mener des actions chocs ?
 
Le Conseil d'Administration de L'ANSF
 

 

 

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